Journal de Cameron Woods

Les 7 Jours Qui Suivirent...

Enfin, il allait pouvoir sortir de l'abri des Mayers dans lequel il avait vécu un mois horrible. Lorsque Cameron aperçut enfin la lumière du soleil, une joie emplie son cœur comme celle que les parents ressentaient à la naissance de leur enfant. Il sautait de partout, enfin libre de ce calvaire que fut ce mois d'isolement forcé. Il couru comme un dératé à son manoir et passa la première journée dans ses habits. Sentant leur odeur, touchant leur matière, admirant leur couleur, il essaya presque toute sa garde-de-robe ce jour-là. Il appela ses parents pour leur dire qu'il allait bien et qu'il se portait comme un charme. Gros mensonge mais bon c'était pour eux avant tout. Il ne désirait pas leur dire la vérité : qu'il avait pété un plomb pour un oui pour un non et qu'il avait passé un mois de réclusion horrible, limite au bord du suicide. Alors qu'il préparait ses valises pour rejoindre une semaine ses parents, leur faisant une surprise, il ne trouva pas sa veste beige. Partit à sa recherche, il mit enfin la main dessus après une heure d'éprouvante recherche. Fatigué mais aussi affamé de cette journée d'indépendance, il dîna comme un prince, se goinfrant de sucreries et de tout ce qu'il pouvait aimer et qui lui avait fortement manqué dans ce trou à rat qu'était l'abri des Mayers. Il décida de s'offrir une bonne nuit de sommeil et qu'il partirait demain dans la matinée pour Pheonix prendre son avion pour Miami.

Mais très vite il désenchanta le lendemain. Lorsque l'on tapa à sa porte. De très mauvaise humeur d'être réveillé à cette heure-ci, il dévala les trois étages de son chez lui pour ouvrir à celui qui n'arrêtait pas de taper à sa porte. Il tomba nez-à-nez face à deux militaires. Armés, le regard suspicieux, ils posèrent tout un tas de question à Cameron en caleçon qui avait du mal à garder les yeux ouvert, l'informant de la mise en quarantaine de la ville et qu'il lui était impossible de partir. Le visage que fit Cameron à ce moment là fut mémorable. Fermant la porte néanmoins avec délicatesse, on ne put pas en dire pareil pour ses valises qui subir son courroux. Volant à travers tout le salon, le jeune homme péta littéralement un plomb. Il finit par se blesser à la main en tapant comme un damné contre un mur. La douleur le calma pour le moment. Cette sensation d'être prisonnier lui déplaisait fortement. Hargneux de ne pas pouvoir rejoindre ses parents pour se relaxer après un mois de calvaire. Oublier les mauvais moments passés ici, redevenir l'enfant chéri prit en charge lui aurait fait le plus grand bien. Cameron aurait pleuré s'il n'avait pas tant honte de verser des larmes. Son second jour de liberté se solda donc par une séquestration certes moins difficile à vivre mais qui réduisait fortement ses libertés individuelles.

Son troisième jour, il ne passa comme un américain moyen, face à la télévision à se bâfrer de sucreries pour oublier la merde noire dans laquelle il était. Il apprit donc via le journal télévisé que New Way était mis en quarantaine suite à un bombardement terroriste. Un de plus… Cela faisait beaucoup pour une si petite ville qui était insignifiante aux yeux des américains même. Sa mère l'appela et lui remonta le moral comme elle put, le forçant à sortir et à faire quelque chose de sa vie en attendant. Suivant les conseils maternels, Cameron décida de recontacter ses amis qu'au quatrième jour. Il s'excusa d'avoir été aussi con durant ce mois et qu'il ferait tout pour se faire pardonner. Cela était très rare que Woods reconnaisse ses tords et surtout qu'il désire réparer ses erreurs. Mais pour ses amis, Cameron était un être autre. Ce même jour, il reçu l'appel du coach Harrison qui lui demanda de passer au Gymnase, il lui ordonnait de venir faire de la GMA. Cameron pouffa de rire en comprenant ce que voulait lui faire faire l'ami de son père et il comprit que c'était James, son père qui avait contacté son ami pour qu'il force son fils à sortir et à s'intéresser à quelque chose d'autre que la chair tendre des femmes.

Le jeune homme ne sortit de chez lui que le cinquième jour donc pour aller voir de quoi il retournait avec cette GAM et malgré ses réticences, il accrocha et surtout fit preuve d'une assez grande agilité qui surprit même son coach. Puis il réintégra les bancs de la fac pour y suivre ses cours habituels. Il se tapa une étudiant dans les vestiaires des filles pour noyer ses peines dans des rondeurs apaisantes et régénératrices puis après avoir fermé sa ceinture, il l'envoya voir ailleurs. Il reprit du service au Night Club et après cette journée, il semblait avoir tout oublié. Mais en fait sa colère n'était que dissimulée. Telle la peste qui grandit petit à petit au fond de l'être qu'elle a infecté, la colère qu'éprouvait Woods commença par le gangrener en profondeur. Rajouté à cela, le regard des gens qui se faisait de plus en plus suspicieux envers tout le monde et surtout envers le groupe des six. Il avait énormément de mal à canaliser sa rage et pétait un plomb facilement, ayant des accès de colère pour tout et n'importe quoi. Il colla un marron à un étudiant qui l'accusait lui et ses amis d'avoir menti sur le fait d'être resté dans l'abri des Mayers.

Cependant lorsqu'il revit ses amis le sixième jour, il fit comme si de rien était. Racontant qu'il faisait de la gym, ironisant sur ce point et qu'il avait un striptease de prévu pour le lendemain. Cameron jouait à être Cameron. Masquant sa rage et sa frustration. Il ne voulait pas les inquiéter pour rien. Enfin ce qu'il jugeait être rien. Mais à ses amis, il pouvait le dire ce qu'il voulait, ils avaient tous comprit que Cameron n'allait pas bien. Après s'être ressourcé auprès d'eux, il reparti avec la ferme intension de les protéger en apprenant que les militaires faisaient passer des interrogatoires pour savoir qui était dehors lors du bombardement à l'université. Il échappa de justesse à son premier interrogatoire prétextant une gastro aigue, il se sauva par les conduite des toilettes et sécha le reste de la journée. Il ne savait pas comment il ferait pour les autres jours, car à force de fuir il éveillerait les soupçons sur lui et sa bande.

Pour son septième jour, alors que Dieu finissait de créer le monde, Cameron finissait de créer sa nouvelle personnalité. Changé en profondeur mais en secret, colérique, énervé, frustré de vivre prisonnier, de devoir mentir, un nouveau Cameron vivait à l'intérieur de l'enveloppe de superficialité qu'était l'ancien Cameron. Ce lourd poids que la vie lui avait infligé, il n'était pas prêt pour le supporter. Trop insouciant et irresponsable pour ces choses-là, il dû très vite apprendre à vivre avec. Enfin à survivre car il ne s'y habitua pas. Seul dans sa tête, seul chez lui, il ressassait toujours les mêmes choses devenant à chaque fois plus violent. Malgré son désir d'indépendance, il comprit qu'il n'était pas fait pour vivre seul mais qu'il lui était impossible de l'avouer aux autres et à ses parents à qui il avait forcé la main pour partir à Miami. Par chance et suite à sa promesse sur la tombe d'Allan, face à ses amis Cameron restait celui qu'il avait toujours était. Enfin le resterait-il longtemps? Car s'il y avait bien une chose pour laquelle Cameron était nul c'était de masquer ce qu'il ressentait au fond de lui. Son visage le trahissait toujours. Si on le connaissait bien, on pouvait lire sur son visage sans avoir besoin de lui parler. Derrière un téléphone, Woods était un menteur professionnel mais face à des connaisseurs de sa personnalité, ce comédien raté se trahissait souvent tout seul.

Le Mois Qui Suivit...

Voilà plus d’une semaine que Cameron est sorti de l’enfer de l’isolation. Après un mois passé sous terre avec ses amis et une semaine au soleil sous la surveillance des militaires. Notre jeune homme éprit de liberté dut bien se rendre à la réalité de sa vie. Seul, isolé et surveillé…
Pourtant malgré les obscures nuages qui grisaient son ciel, outre ses amis, le coach Harrison se fit plus pressant auprès de ce-dernier. L’obligeant à mi-mot à venir pratiquer un sport dont jamais il n’aurait voulu ne serait-ce qu’en entendre parler : la gymnastique artistique masculine. Un truc en collant où les garçons font des pirouettes pensait-il. Mais il se trompait.

Quand il vint voir pour la première fois les prestations des élèves de l’ami de son père (Mr Harrison) il fut relativement épaté par la prestance et l’agilité dont faisaient preuve les athlètes. Lorsque son tour fut venu, ayant peur du ridicule, il préféra fuir devant l'agrès plutôt que d’être la risée de tout le groupe. Poursuivit dans les vestiaires par Harrison, il fut sermonné comme jamais et traînait par la peau des fesses sur les tapis pour réaliser ce qui lui était demandé.
Contre toute attente, le jeune homme fit preuve d’une adresse et d’une souplesse assez hors du commun, s’étonnant lui-même. Tandis que Drew fixait son neveu de cœur chevaucher le cheval d’arçon avec efficacité, il se félicita d’avoir remué le derrière de ce petit.
Après plus d’une heure et demi d’entraînement, finalement Cameron du avouer qu’il avait tord et qu’il aimait ce sport même si en parlait lui serait difficile car pour lui ce sport était sous les clichés de la féminité.

Cela fait maintenant un mois que notre petit Cameron pratique ce sport et contre toute attente, il est parmi les meilleurs de la promo. Très fier de lui, le coach Harrison ne s’en est pas pour autant plus adoucit et ne cesse de booster le jeune Woods qui ne manque pas une occasion de roupiller.
Cameron projette de continuer dans ce sport car il apprécie vraiment la pratique, l’esprit et surtout il se sent bien lorsqu’il en fait.

Récemment, il a appris que ses amis s’étaient découverts des pouvoirs des suites du nuage de fumée de la bombe le 13 octobre. Notre révolutionnaire ne s’en trouva aucun jusqu’à ce qu’il remette en question ses exploits naissants sur les agrès au gymnase. Persuadé que son don relève de son incroyable agilité, Cameron fut légèrement dessus de cette nouvelle. Lui qui espérait tant réussir quelque chose parce qu’il le méritait et non parce que son pouvoir le lui permettait.