Retrouvailles et discussion [PV Asher]

Et finalement non, il ne prendrait pas dessert aujourd’hui. Trop de boulot à rattraper et de plus, il voulait passer du temps avec certains patients qui avaient besoin d’écoute. Certes, on lui avait recommandé de se ménager, de ne pas trop en faire et qu’il y avait des psychologues pour les patients, ce n’était pas son rôle. Et pourtant, pour lui cela ne suffisait pas. Il devait leur parler, être à leur écoute, il ne devait pas juste être un être froid qui vous fait une piqure sans vous prendre en considération ou qui vous ouvre le corps pour vous délivrer d’un mal. Ne pas s’attacher était un principe ici, principe qu’il parvenait à bafouer une bonne dizaine de fois par jour lorsque Gabriel Fox travaillait à l’hôpital. Oui, il avait décidé de retourner travailler. Il était à présent quasiment certain que si les militaires auraient voulut l’arrêter, ils l’auraient fait depuis belle lurette. Ce qui ne manqua bien sûr de laisser l’infirmier perplexe et dans le doute. Mais la vie devait suivre son cours. D’ailleurs, il devait reprendre son rôle de « sauveur » de vie en allant au boulot. Comment avait-il pu autant négliger sa vocation à ce point ? Certes, il avait des circonstances atténuantes. On ne se découvrait pas des capacités hors-norme sans rester de marbre, ni se faire rechercher par l’armée sans rien faire. Après une bonne semaine à ne rien faire, ou plutôt à penser au pire comme jamais il ne l’avait fait, Gabriel s’était rendu compte que la pression diminuait et devait se rendre à l’évidence : quelqu’un ou quelque chose avait du interférer en leur faveur. Car le jeune homme n’oubliait pas Alexandra. Cette jeune femme qui partageait son lourd secret. Parfois il aurait voulut lui rendre visite chez elle, mais savait pas si c’était risqué ou non.

Bref, ce matin-là le jeune homme s’était levé comme d’habitude, à ceci près qu’il n’avait pas faire de cauchemars et qu’il ne s’était pas réveillé en sursaut, trempé de sueur. Une bonne douche régénérant prise, il s’était habillé d’un jeans, d’un t-shirt bleu ciel et d’une chemise ample par-dessus avant de partir travailler. En chemin, il s’aperçu que le temps était plutôt stable ce qui acheva de lui rendre tout son optimisme. Un ciel certes quelque peu nuageux mais normal pour cette fin de saison, mais un temps qui ne semblait pas prêt à virer à l’orage par un simple clignement d’œil. Juste une fine brume qui ne gênait pas outre mesure la visibilité, mais ça aussi c’était normal vu l’heure matinale à laquelle il était sorti. Il prit un bus pour se rendre jusqu’à son lieu de travail et arrivé là-bas, il fut accueilli plutôt chaleureusement par ses collègues. Celan e manqua pas d l’étonner car d’habitude ils étaient assez personnels et ce n’étaient que « bonjour – au revoir » malgré les vaines tentatives de Gabriel pour entamer une bonne conversation. L’ambiance fut bonne enfant cette matinée-là, du moins autant qu’elle puise l’être dans un hôpital et on ne lui donna que quelques dossiers à traiter. Malgré tout, il joua de son caractère et en prit d’autres, histoire de rattraper son retard. Un adolescent ayant plusieurs contusions, un homme âgé qui rendait presque toutes les minutes, et une jeune fille avec beaucoup de fièvre, entre autres patients. C’était comme si on lui avait donné un second souffle de vie. Il travaillait avec un sourire, rassurant et pansant les maux de ses patients. Il rendit une partie de travail exemplaire quand vint l’heure de la pause.

Il était-là assit avec deux collègues qu’il appréciait et venait de décider qu’il ne prendrait pas dessert car il avait encore des dossiers à voir. Gabriel finit son eau et resta tout de même assit. Il lui restait une dizaine de minutes avant de reprendre sa journée et se détendit pour digérer tout en suivant et participant à la conversation entre ses collègues. Ils parlaient de tout et n’importe quoi à vrai dire, un sujet en amenant un autre et évident l’explosion en faisait partie autant que les militaires et les scientifiques. Eux qui travaillaient dans un hôpital devaient collaborer avec les scientifiques, ce que le jeune homme parvenait difficilement à faire. Cela l’amena à penser à Asher, à Alexandra et à William. Il n’avait pas vu la jeune fille depuis une semaine et il à son encontre il ne l’avait pas non plus appelé, mais tout ça pour ne pas tenter de la mêler à son histoire, même si d’une manière ou d’une autre Asher y était mêlée, puisque avec lui au moment des faits. Mais aujourd’hui il essaierait. Personne ne lui avait dit si elle était venue le voir ici à l’hôpital comme elle en avait l’habitude depuis son rétablissement. Il se dit qu’il l’appellerait lorsqu’il aurait une pause et il n’osait pas poser la question aux autres de peur qu’ils lui posent trop de questions auxquelles il ne pourrait pas répondre sans devoir mentir. Maintenant qu’il y pensait, une pointe d’inquiétude gagna son esprit. Avait-elle aussi reçu une de ces capacités en étant restée exposée durant l’explosion ? Une boule se forma au creux de son estomac. Il n’osait imaginer la détresse qu’elle avait pu avoir si vraiment elle avait une capacité, sans Gabriel pour pouvoir en parler. La culpabilité le rongea et il se mit debout pour aller l’appeler. Mais ce fut qu’elle qui vint à lui. Asher venait de débarquer devant le self de l’hôpital. Sa petite sœur de cœur était ravissante et il sourit en s’approchant d’elle pour la serrer dans ses bras.

« Asher … Asher, sa faisait longtemps. Comment vas-tu soeurette ? »

[ HRP : Désolée pour le retard, j'avais tout écris mais une erreur à fait que j'ai perdu la page et j'ai donc eu la flemme de retaper. Je ne suis pas excusable =( ]

Frein. Mais où était le frein, bon sang ? Ah. Le pied d'Asher dérapa sur une autre pédale et l'enfonça. La voiture stoppa net, à peine cinq centimètres plus loin que le feu rouge. Comment donc avait-elle pu réussir son permis ? Elle n'eut pas le temps de s'attarder sur la question. Accélérateur. Ça, au moins, elle savait où il se trouvait. Sa voiture avança dans la direction de l'hôpital.

Asher n'y était pas allé depuis une semaine déjà. Depuis le jour où on lui avait annoncé que son protecteur était aux abonnés absents. Une semaine, elle avait tenu. Maintenant, elle avait besoin de le revoir. En effet, cette semaine avait été éprouvante. Deux jours auparavant, elle avait remarqué que deux de ses ongles avaient disparu. Totalement bizarre. Ça l'avait effrayée. Mais pas autant que le lendemain. En se regardant dans le miroir, elle avait constaté qu'il lui manquait deux dents et des mèches de cheveux. Asher avait immédiatement pensé qu'elle devenait folle. Qu'il fallait qu'elle en parle, qu'elle se fasse suivre. Mais d'abord, elle avait décidé d'en parler avec Gabriel. En effet, depuis qu'ils étaient sortis de l'hôpital à la fin de l'alerte à la bombe, elle passait tous les jours le voir et remarquait qu'il était de plus en plus... bizarre. Comme si l'atmosphère autour de lui était emplein d'une lourde charge d'électricité qui se modifiait selon ses humeurs. Mais ce n'était qu'une hypothèse et elle ne lui en avait pas parlé. Elle était surement la seule à l'avoir remarqué et elle ne voulait pas se faire traiter de dingue. Cette fois c'était à son tour.

Une place se libéra sur le parking et elle s'y engouffra avec un grand crissement de pneus qui attira l'attention sur elle. Evidemment, le rouge lui monta aux joues et elle s'excusa en ouvrant la portière.
Elle avait passé son permis trois ou quatre jours auparavant. Elle avait brillamment passé le théorique et se demandait encore comment il lui avait accordé le pratique étant donné la minable conduite.

Asher se dirigea vers l'entrée et s'appuya sur le comptoir de l'accueil.

A. Dis-moi qu'il est là, je t'en supplie.

Katy, une grande brune aux yeux immenses et plongeant la regarda après avoir sursauté, plongée dans ses papiers.

K. Bonjour Asher.

Elle lui décocha un large sourire et Asher lui rendit, la joie lui étant totalement contagieuse.

K. Tu as de la chance, il est rentré aujourd'hui.

Asher, qui avait jusque là retenu son souffle, lâcha un soupir de soulagement.

A. Il est toujours dans son bureau ?

Elle essayait vainement de cacher sa joie.

K. Non, il est à sa pause mais il va surement finir.

Asher lui lança un bref 'merci' et fit demi-tour, vers la cafétéria. C'était son jour de chance, toujours pas de bizarrerie et elle pouvait revoir Gabriel. Il lui avait réellement manqué et quand elle le retrouva en face de lui elle ne put s'empêcher de sourire et accueilli ses bras comme un réconfort.

G. Asher … Asher, sa faisait longtemps. Comment vas-tu soeurette ?

Asher se recula pour mieux lui répondre.

A. Tu m'as beaucoup manqué.

Elle était franche de nature et elle ne comprenait pas pourquoi elle lui aurait caché ça, son plaisir de le retrouver. Elle jeta un oeil à sa montre.

A. Tu dois retourner au boulot ou tu as du temps à m'accorder ? Je suis désolée d'être venue si tard. J'ai juste failli écraser deux ou trois personnes...

Elle sourit. Elle plaisantait, bien sûr. Quoique...

[Désolée pour le manque de sentiments et de description :s]

L’étreinte que lui rendit la jeune fille fut comme un vent doux qui vint balayer les doutes de ses pensées. Asher, tout comme ses parents étaient une personne chère aux yeux de l’infirmier et sa présence sonnait comme un réconfort inespéré, une lueur dans la tempête qui avait longtemps agité les brumes éthérées de son âme. La voir ainsi, souriante, lui disant ses choses le rassura lui fit complètement oublié qu’il avait peut-être été traqué par les militaires de New Way, qu’il avait fait tombé la foudre sur deux d’entre eux, et même qu’il n’était pas allé voir ses parents depuis. Il prit une profonde inspiration, souriant et confiant. A nouveau. A croire que le beau temps était en vu, que l’orage et la pluie avaient laissés place à un bel arc-en-ciel d’optimisme qui parsemait à l’instant l’esprit de Gabriel. Asher recula pour lui dit qu’il lui avait manqué. Elle aussi. Beaucoup. Il s’en était voulut dès les premiers jours où il était resté cloitré chez lui, de ne pas lui donner de nouvelles, à elle et à ses parents. Circonstances peut-être atténuantes, Gabriel ne voulait ne aucun cas qu’ils soient mêlés des près ou de loin à ce qui lui était arrivé. Il n’aurait pas supporté le fait qu’on les questionne ou qu’on les arrête à cause de lui. Certes, il avait été beaucoup parano dans cette semaine infernale, à voir le mal là où en réalité il n’y en avait pas.

« Toi aussi tu m’as manqué … »

dit-il dans un murmure en l’observant un peu mieux, maintenant qu’elle s’était reculée.
Une belle jeune femme en devenir. Gabriel avait cette impression qu’on a parfois, ce sentiment de connaître quelqu’un depuis des années. Asher et lui avaient vécu quelques temps ensemble dans l’hôpital vide. Enfermés, avec pour seule ordre tacite : ne pas sortir sous-peine de se faire arrêter pour ne pas être resté à l’abri durant l’explosion. Le jour où tout avait basculé en fait, l’infirmier le comprenait petit à petit. Cette bombe, chimique avait fait basculer plus qu’une vie. Un corps, un ADN, et à long terme peut-être d’autres complications génétiques. Le seul effet « bénéfique » fut sans aucun doute la guérison miraculeuse de sa protégée. En effet, lui-même avait diagnostiqué avec une tristesse incomparable car lui ne savait pas ne pas s’attacher à ses patients, il avait diagnostiqué ce qui lui restait à vivre. Constat accablant, il n’avait plus osé regarder la fille en face ni même sa nourrice, et pourtant lorsque l’alerte fut donnée, ce fut bien lui à côté d’Asher entrain d’attendre une mort certaine. Rédemption ? Confession ? Il n’aurait su le dire, mais le jeune homme à ce moment-là s’était dit qu’il valait partir avec elle, plutôt que de la laisser attendre la mort toute seule. Mais tout ça s’était du passé, s’il pouvait dire sa comme ça. Car bien entendu, certaines conséquences demeuraient bien présentes, comme le fait qu’il puisse influer sur la météo. Et cette pensée lui amena à considérer Asher sous un autre œil. Avait-elle aussi « reçu » une « capacité » ?
La jeune femme lui demandait s’il avait du temps à lui accorder, ce à quoi un large sourire vint lui répondre. Et elle finit par une blague. Cela la changeait tellement. Gabriel se souvenait bien de l’adolescente d’avant la bombe. Celle qu’il voyait tous les jours depuis cet épisode-là était enjouée, croqueuse de vie à pleine dent, souriante et débordante de vitalité. Blagueuse aussi. Il prit un air de réflexion.

« Humm … je crois que je peux te caser entre deux patients … non je plaisante, j’ai toujours du temps pour toi. »

dit-il en lançant un petit rire, souriant par la suite. Il avait toujours du temps pour ses proches.
D’ailleurs, il se promit d’aller voir ses parents dès qu’il aurait fini sa journée. Et puis, il avait bien un quart d’heure avant de reprendre du service. Il sentait qu’ils avaient beaucoup de choses à se dire… Elle s’excusa, mais c’était lui le « coupable » dans l’histoire. Lui qui n’était pas venu travailler, parce qu’il pensait être surveillé par les autorités, lui qui avait négligé ses proches pour la même raison. Egoïste ? Gabriel ne l’était pas. Certes, sa réaction d’ermite avait pu étonner, il avait encore une fois menti pour ne rien laisser comprendre de ce qui lui était arrivé, le jeune homme voulait juste à tout prix conserver la sécurité de ses êtres chers. Gabriel allait tout lui dire, comme elle lui racontait tout depuis la bombe. Comme des amis d’enfances, un frère et une sœur, deux êtres que la vie avait décidé de mettre en relation étroite, lui veillant sur l’autre et vice-versa. Amour fraternel, Asher était pour Gabriel la sœur qu’il n’avait pas, une confidente, celle qui partageait sans aucun doute le plus lourd secret qu’il avait sur cette terre. Et encore, elle allait peut-être en avoir un nouveau aujourd’hui, si elle consentait à accepter ce qu’il allait lui révélait, et entre nous, Gabriel ne pourrait lui en vouloir si elle ne le croyait pas. Il avait décidé de ne rien lui cacher, et puis quoi ? Ce qu’ils avaient vécus ensemble ne laissait pas de place aux doutes et aux mensonges. Il s’en voulait encore de ne lui avoir rien dit au sujet de la semaine passée. Mais sa ne saurait tarder.

« C’est moi qui m’excuse Asher. J’aurais du … te prévenir, vous prévenir en fait. Il est arrivé tellement de choses … étranges, je … viens allons nous asseoir. »

dit-il en l’entraînant vers une table près d’un fenêtre qui laissait voir un temps certes quelque peu couvert, mais rien de menaçant, d’ailleurs, il tenait à aller vers un temps plus radieux.
Il fit un signe de la main avec un sourire à ses deux collègues qui repartaient travailler, ils saluèrent aussi Asher qui était une « habituée » des lieux. Gabriel attendit qu’ils soient partis pour replonger ses yeux dans ceux de la jeune fille. Il prit une profonde inspiration.

« J’espère que tu es en forme, car ce que je vais te dire va sûrement te surprendre ? Tu ne voudras peut-être même pas y croire, et moi-même quelques fois j’ai encore des doutes. »

commença t-il par dire à voix basse. Certes à l’hôpital il y avait tellement d’allers et venues qu’on ne risquait pas d’être réellement entendu et donc ils pouvaient discuter librement tout ne faisant attention bien sur à ne pas aller crier sur tous les toits ce qu’on avait à dire. Là ils étaient assez libres de parler, s’ils parlaient à voix basse. A cette heure d’affluence les esprits ne pensaient qu’à se remplir la panse plutôt que d’écouter les conversations des autres. Qui avait dit que le monde hospitalier était altruiste ?

« Je ne sais même pas par où commencer. J’aurais déjà du revenir depuis une bonne semaine. Déjà du te revoir te parler de tout ça. Asher, est-ce qu’il t’es arrivée des phénomènes … étranges autour de toi ou même sur toi … ces derniers temps ? Je sais sa peut paraître bizarre si je te demande ça comme ça, mais … en ce moment comme je te dis ‘’spasse des faits inexpliqués. J’arrive à contrôler le temps par exemple. »

dit-il dans un murmure en se penchant vers Asher. Il guetta sa réaction, priant pour qu’elle ne lui rie pas à la figure. Elle savait être très impulsive quand elle le voulait. L’infirmier se mordilla la lèvre inférieure en attendant sa réaction.

G. Toi aussi tu m’as manqué…

Rien qu'en le regardant, Asher comprit qu'il était sincère. Comment avait-elle pu être égoïste à ce point. Elle aurait du passer chez lui. Elle connaissai
t son adresse. Et même au boulot elle aurait pu parler de lui à son père. En effet, à peine un mois plus tôt, Gabriel lui avait proposé un poste. Il savait qu'elle avait besoin d'argent et avait réussi à convaincre son père d'embaucher Asher. La jeune blonde était presque certaine qu'il avait dû insister plus d'une fois étant donné ses origines. Celles-ci ne correspondaient pas du tout avec celles du restaurant. Asher, pure américaine, travaillait dans un restaurant japonais. Le restaurant du père de Gabriel.

G. Humm… je crois que je peux te caser entre deux patients… Non je plaisante, j’ai toujours du temps pour toi.

Gabriel et son humour. Il lui avait bien manqué, lui aussi. Même si elle débordait de joie et était assez optimiste, elle avait toujours l'impression d'avoir besoin de Gabriel et de sa bonne volonté. Sa joie et sa patience. Asher avait été étonnée de retrouver ces points forts dans les traits de son père. Le père de Gabriel et Asher s'étaient entendu à merveille. Elle n'aurait pu espérer mieux. Asher ne comprenait pas pourquoi elle arrivait à penser au père de Gabriel alors qu'elle vivait un moment de pure bonheur... Qui n'allait apparemment pas durer.

G. C’est moi qui m’excuse Asher. J’aurais du… te prévenir, vous prévenir en fait. Il est arrivé tellement de choses… étranges, je… viens allons nous asseoir.

Ah. Il n'était donc pas le seul à l'avoir remarqué. Elle effectua un hochement de tête. Elle avait une petite idée sur ce qu'il allait lui annoncer mais ne dit mot de peur de se tromper. Et puis, elle n'avait encore jamais lu cette expression sur le visage de Gabriel. De la frustration... et elle crut même déceler de la peur. De la peur ? Chez Gaby ? Une telle chose n'était pas arrivée depuis... l'arrivée des militaires, si elle se souvenait bien. Et encore, c'était plus de la colère. Mais c'est vrai que la peur pour ses parents était bien présente.
Asher s'attabla et regarda deux médecins passer. Elle leur adressa un signe de tête. Oui, elle les connaissait. Mais en ce moment, c'était l'un de ses derniers soucis. Elle se pencha au dessus de la table, et regarda Gabriel avidement, attendant son récit.

G. J’espère que tu es en forme, car ce que je vais te dire va sûrement te surprendre. Tu ne voudras peut-être même pas y croire, et moi-même quelques fois j’ai encore des doutes.

Elle balaya d'un geste ses avertissements, le priant d'arriver au but. Asher n'aimait pas trop qu'on tournât autour du pot. Et Gabriel le savait. A moins qu'il l'ait oublié, il avait vraiment quelque chose de très important à lui faire partager.

G. Je ne sais même pas par où commencer. J’aurais déjà du revenir depuis une bonne semaine. Déjà du te revoir te parler de tout ça. Asher, est-ce qu’il t’es arrivé des phénomènes… étranges autour de toi ou même sur toi… ces derniers temps ? Je sais, ça peut paraître bizarre si je te demande ça comme ça, mais… en ce moment comme je te dis il se passe des faits inexpliqués. J’arrive à contrôler le temps par exemple.

Le temps ? Asher aurait pensé à tout sauf le temps. En effet, il se passaient quelques trucs bizarres chez elle mais par rapport à un aveu aussi important, qu'aurait-elle pu dire ? Ce qu'elle vivait était ridicule par rapport à Gabriel. Elle secoua donc la tête négativement.

A. Rien d'intéressant de mon côté.

Elle changea vite de sujet. Voulant lui faire comprendre qu'elle le croyait et le soutenait.

A. Tu sais, je me doutais que quelque chose de bizarre se passait... chez toi. Ne le prend pas mal, je constate seulement. Seulement je n'aurais pas pensé que ça aurait été si loin...

Elle tenta d'imaginer Gabriel, les yeux fermés, toutes sortes de changements climatiques autour de lui. C'est vrai que ça aurait pu tenir la route... Dans un film de science-fiction. Ils étaient dans la réalité. Déjà que la "résurrection" avait été dure à avaler... Cependant, elle ne montra rien de ses réticences. Si Gabriel pensait qu'Asher le prendrait pour un fou, il n'aurait aucune raison de se confier à elle. Elle voulait être à la hauteur de ses espérances.[/b]

Asher ne paraissait pas étonnée outre mesure par la révélation que venait de lui faire Gabriel. Pourquoi donc ? Il savait bien que quelque chose devait avoir changé en elle après cette explosion et les conséquences génétiques qui y semblaient liées. Pour preuve, elle avait guérie d’une maladie jugée incurable, sans l’aide de prescriptions médicales. Sur le coup, l’infirmier avait mis cela sur le compte du miracle, il en arrivait parfois et la chance avait voulut que cela tombe sur la jeune fille. Mais depuis qu’il avait prit conscience de sa particularité et du fait que d’autres personnes semblaient aussi développer des dons extraordinaire, il ne pouvait plus douter : la bombe avait modifié de quelque manière que ça soit, le code génétique d’Asher et ainsi faire muter la pathologie pour qu’elle devienne inoffensive, voire qu’elle soit résorbée, ce que Gabriel c’était empressé de vérifier le jour-même où elle s’était remise à marcher. Cependant, il n’avait pas pu approfondir ses recherches sans se faire remarquer par les militaires et les scientifiques. Mais maintenant Gabriel était persuadé et peut-être qu’Asher ouvrait la voix à de possibles guérisons. Enfin, il n’allait pas faire d’elle un cobaye, loin de là, c’était contraire à ses principes. Mais il parut étonné lui, qu’elle n’ait rien à lui avoué de particulier. Si lui avait développé cette capacité à influer sur la météo, la jeune femme devait peut-être aussi en un apparaître. Ou peut-être pas. Il n’était pas assez informé pour faire des statistiques et d’ailleurs c’était le cadet de ses soucis.
Asher lui assura qu’il n’y avait rien d’intéressant de son côté. Ce qu’il nota comme un mensonge effronté, comme elle était capable d’en fournir, mais qu’il était un des rares à pouvoir capter. Il fit une moue située entre le sarcasme et le sérieux tandis qu’elle lui disait qu’elle se doutait qu’il se passait des trucs bizarre autour de lui.

« Ah oui ? Moi-même sa fait pas longtemps que je l’ai compris. Asher … ne me mens pas s’il te plait. Tu sais très bien que tu peux me faire confiance, s’il t’e arrivée quelque chose, j’aimerais que tu m’en parles. »

dit-il avec un air sérieux cette fois.
Ils n’avaient pas vraiment le temps de chipoter sur des secrets. Leur rapprochement depuis la bombe c’était vérifié, et maintenant qu’il la considérait comme sa propre sœur, Gabriel ne supporterait pas qu’il lui arrive malheur. Il ne pourrait se le pardonner s’il advenait qu’elle …meurt par sa faute. Combien de temps mettraient les scientifiques de l’armée pour comprendre que les retombées de la bombe avaient dotés les personnes restées au dehors de pouvoirs paranormaux. De ce fait, cela entraînerait une traque interminable et un système de fichage monstre. New Way ne serait plus le havre de paix qu’ils avaient connues. Des pensées apocalyptiques survinrent dans son esprit et il ferma les yeux tandis qu’au dehors un léger vent se leva pour se calmer instantanément lorsqu’il rouvrit les yeux, les mains sur les tempes. Gabriel ne jeta même pas un regard par la fenêtre car ça en devenait presque une obsession. Il ne deviendrait pas l’instrument de ce pouvoir. Reprenant une inspiration et il reprit à voix basse.

« Nos codes génétiques ont été modifiés, c’est fait que je commence à accepter. Je n’ose pas faire des expériences, les scientifiques risqueraient d’y mettre leurs nez. Ta guérison ne tient plus du … miracle. Je tente de voir toutes les conséquences tous les fils qui se tissent avec cette histoire, cette bombe et l’armée qui a débarqué ici, mais c’est tellement complexe … Je ne sais pas non plus les retombées que cela peut avoir sur notre organisme d’avoir été exposés, on le verra sur plus ou moins dans le temps je suppose. »

acheva sur un ton plus ou moins convaincant.
Il n’avait jamais eu de cas semblable dans ses études, et Gabriel ne pouvait donc pas prévoir ce que cette bombe pouvait faire comme dégâts. Avait-on rien sans rien ? Etait-ce normal qu’ils aient des « pouvoirs » sans rien en échange ? N’avait-on jamais vu dans les films de science fiction qu’il y avait toujours un point faible à ce genre d’exploits ? Cependant, il ne pouvait toujours rien en déduire, seulement attendre, mais surtout faire face à l’armée, ne surtout pas se faire attraper par eux. Est-ce que Asher avait pris conscience d’une particularité ou bien ne c’était-elle tout simplement pas encore manifestée ?
Alors peut-être qu’elle ne l’acceptait pas et donc n’acceptait pas ce que venait de lui dire Gabriel. C’était logique et l’infirmier ne pouvait pas lui en vouloir. Lui-même se souvenait du premier jour où son pouvoir s’était activé. Il avait flippé, ni plus ni moins, mais avec ce détachement qui lui était coutumier. Lorsque des éclairs avaient parcourus ses mains et que la foudre s’était scindée en deux, pour foudroyés deux militaires, il n’avait tout d’abord choisi de ne pas y croire. C’était tellement plus facile d’échapper à la réalité de la chose que d’y croire. Mais, il fallait là avoir les pieds sur terre, s’il pouvait se permettre l’expression. Plus tôt il apprendrait à cacher cette capacité, moins l’armée se mêlerait à ses affaires.

« Ecoutes Asher, je ne dis pas ça pour t’alarmer, mais j’ai été traqué par les militaires …. C’était pour cette raison que je ne suis revenu au boulot qu’aujourd’hui et que je ne vous ai pas prévenu … Je crois qu’on doit redoubler de vigilance. »

[désolé du gros retard :/]

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