Je cherche ... la suite [PV Willou]

Gabriel s’empêcha de lever les yeux au ciel, ni même de lancer un rictus. On lui avait dit que sa pouvait être mal interprété et que c’était assez malpoli dans les interactions avec les autres. Mais avec William cela devenait assez difficile. L’infirmier avait l’impression que le jeune homme soit se fichait royalement de ce qu’il pouvait dire, soit était un surdoué de la génétique pour trouver toute parade à ce qu’il disait. Se rendait-il compte à quel point il pouvait paraître arrogant en parlant comme ça ? A l’avis de Gabriel pas vraiment. Néanmoins, il ne semblait pas méchant, l’arrivée d’une capacité se faisait rarement dans la joie et la bonne humeur, comme lui-même avait pu le constater. Mais William avait ce je ne sais quoi qui le titillait et mettait à mal sa patience, et ce n’était pas une mince affaire que de faire sortir le jeune homme de ses gonds en temps normal, sauf bien sûr les militaires mais ça c’était un autre sujet. Pourquoi parlait-il comme s’il avait cette capacité de télépathie depuis des lustres ? Cela avait le don d’agacer Gabriel, mais il ne réitérait pas deux fois ce qu’il disait qu’une fois. Il n’aimait pas juger les autres au premier abord, et n’aimait pas non plus que d’autres le jugent d’instinct. Malgré tout dans ce monde, c’était devenu chose difficile.

La seule information qu’il qualifia alors de possible fut celle d’un père neurochirurgien d’après ce que William lui en dit. Alors peut-être que le jeune homme le connaissait, de vue ou même avait-il déjà eu l’occasion de lui parler. Car étant étudiant en biologie et infirmier, Gabriel était passé par à peu près tous les services de l’hôpital de new Way et la neurochirurgie aussi, une branche qui était l’une de celle qui voulait exercer plus tard. Sa curiosité fut piquée au vif. Qui était donc son père. Présentait-il un danger ? Lorsqu’il parla d’étudier leurs cerveaux l’asiatique grimaça. Et puis quoi encore ? Jamais plus il ne laisserait quelqu’un étudier son corps. Même si cela était le père d’une personne possédant visiblement le don de sonder l’esprit des gens autour de lui. La phrase de William avait eu le mérite de lui offrir une vision de film d’épouvante à la « Frankenstein » dont il se serait bien passé. Il se voyait déjà sur un billard, un chirurgien habillé en grenouille, un masque sur le visage, un bonnet de chef cuisinier sur le crâne, qui disait qu’il allait ouvrir sa tête pour voir comment Gabriel pouvait contrôler la météo, ou plutôt la détraquer. Il secoua légèrement la tête. Non c’était impensable, il faudrait pour ça, l’y obligé ou plutôt le forcer. Consciemment l’infirmier ne se laisserait pas ouvrir le crâne sans broncher. Mais la confiance que William avait dans cette phrase l’avait aussi percutée, même si pour le moment il ne s’imaginait pas aller voir un médecin pour le demander des explications. Pour l’instant les hypothèses qu’il pouvait émettre en tant qu’étudiant lui suffisaient et sa prendrait quelques temps avant que sa en soit autrement.

« Ecoutes William, je ne crois pas que j’irais voir un médecin pour voir ce qui se passe dans ma tête. Surtout en ce moment, je ne donnerais pas ma confiance à n’importe qui, même si c’est ton père. Mais si sa se trouve je le connais, j’ai déjà travaillé dans le service neurologie. »

dit-il en finissant par un léger sourire dédramatisé ce qu’il venait de dire.
Peut-être que le jeune homme lui dirait son nom et qu’il pourrait mettre un visage sur un nom qui pour le moment lui restait inconnu. Mais …. Mais en y repensant William avait-il bien dit … « un de mes pères » ? Voulait-il dire par-là que … ? Mais oui ! Le visage passa dans les yeux de Gabriel à l’instant où son cerveau fit la relation entre les paroles de William et le service dans lequel il avait vécu. Mr Loyd-Lemoine ! Cela ne pouvait pas être quelqu’un d’autre. Il savait, enfin la plupart du personnel hospitalier savait que le neurochirurgien était avait un homme et qu’ils avaient un fils. Bien sûr sa curiosité n’était pas allée jusqu’à savoir comment s’appelait ce fils, mais il était maintenant prêt à parier que c’était William. Dans une ville comme New Way, sa tombait sous sens. Un léger doute subsistait, mais Gabriel était quasiment sûr de sa théorie. Visualisant les traits du chirurgien il constata que William ne portait pas de trace héréditaire au niveau physique. Peut-être que l’autre père était le biologique … Enfin, il détourna ses pensées curieuses, effaré car William pouvait lire ses pensées. Quelle guigne ! Qu’allait-il penser s’il voyait que Gabriel avait découvert cela ? Bah et puis, c’étaient ses pensées et elles n’étaient pas immorales.

Gabriel s’avança vers le portail, tandis que William lui disait que personne n’était là au courant. Evidemment que personne ne savait rien, l’infirmier n’était pas venu ici depuis une bonne semaine, histoire de ne pas mettre ses parents dans ce qui lui était arrivé. De ce fait, ils croyaient simplement que Gabriel avait trop de boulot pour passer et qu’à côté de ça, il était assez malade. Il fronça légèrement les sourcils en laissant William entrer dans son jardin. Un beau jardin à la japonaise, petit étang avec lotus, pousse de bambous et autre flores et faunes qui reconstituaient un peu les maisons typiques du Japon. De grands bambous formaient une haie impénétrable qui coupait la maison du désordre urbain.

« Je parle à voix basse pour ne pas plus attirer l’attention sur moi. Je … sa me va très bien l’anonymat en ce moment, et j’ai pas envie que les gens sachent que je suis venu ici non plus. »

Cela reviendrait alors à donner aux autorités une occasion de venir fouiner par ici, savoir pourquoi Gabriel était venu là. Oui bon là il poussait un peu fort la paranoïa, mais il n’était pas complètement sûr qu’on ait arrêté de le surveiller ou qu’il n’était pas sur écoute, ou que … STOP ! Son esprit sembla hurler contre lui-même. Hurler parce qu’il n’arrêtait pas d’avoir ce genre de pensée. Ce jardin avait toujours eut le don de l’apaiser, alors pourquoi pas aujourd’hui ? L’infirmier s’avança jusqu’aux marches qui menaient sous une sorte de véranda et posa une main sur une vasque remplie d’une eau pure, au milieu de cette vasque trônait un petit Bouddha. Il poussa un léger soupir et se tourna vers William.

« Viens entres, il y aura de quoi te soigner à l’intérieur. »

murmura-il en montrant à William l’entrée. Il prit la clé dans la vasque et ouvrit la porte.
L’intérieur était aussi typique que l’extérieur. Il enleva ses chaussures comme à l’accoutumée, espérant que William en ferait de même et fit coulisser un porte pour entrer dans ce qui semblait être la pièce à vivre. Un mobilier sobre, des tatamis sur le sol et une table basse au milieu de la pièce. Il n’y avait pas de chaises ici et espérait que le jeune homme ne s’en formaliserait pas. Peu de gens étaient habitués à s’asseoir sur ses coussins, des poufs ou à même le sol comme lui le faisait tous les jours chez lui ou chez ses parents.

« Je reviens, je vais prendre une trousse de secours. »

dit-il en faisant coulisser une autre porte qu’il laissa entrouverte en disparaissant. Il alla dans sa chambre, un sentiment culpabilité le traversant, puis revint dans le séjour et s’agenouille près de la table basse. Il avait posé la trousse près de lui en souriant légèrement à William.

« Tu te sens mieux ou pas ? »

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